La théorie de Jerne


Le système immunitaire d'un individu donné dans son état de sollicitation minimum, exprime à l'état latent l'ensemble de ses capacités et maintient un certain état d'équilibre. Cet état d'équilibre se trouve perturbé par une sollicitation immunogène qui stimule une fraction du répertoire latent qui provoque la multiplication et différenciation:
  • des cellules effectrices
  • des cellules régulatrices
  • Cet état d'excitation n'est que provisoire et progressivement un nouvel état d'équilibre est trouvé enrichi de la mémoire de la sollicitation passée. La fonction du réseau de régulation interne est double

  • le maintien permanent du répertoire
  • le contrôle de l'expression de ce répertoire

  • Comment s'établit le répertoire?
    Par des mutations somatiques et des recombinaisons
    On pourrait se demander pourquoi les possibilités de reconnaissances sont elles si grandes alors que le nombre d'antigènes qu'aura à affronter l'organisme est si peu nombreux ? Quel est l'intérêt d'un aussi vaste potentiel de réponses immunitaires ?->théorie de Jerne

    En 1970, Jerne avançait l'idée que les organes lymphoïdes primaires éliminent les Ag qui reconnaissent le soi et sélectionnent ceux qui reconnaissent le non soi. Cette première réflexion n'exploite pas l'idiotypie mais exprime déjà une idée qui sera l'un des éléments fondamentaux de la théorie du réseau : le système fonctionnel se différencierait sous la pression sélective des antigènes du soi, avant toute stimulation clonale par les antigènes du non soi. La théorie du réseau idiotypique (1974) a pour base des faits expérimentaux établis :
    toutes les molécules d'immunoglobulines synthétisées par une cellule B sont identiques au niveau de leur site de reconnaissance spécifique. Le répertoire d'anticorps est identique au répertoire B
    le répertoire B est quantitativement plus important (plus de 107 spécificités) sans rapport avec le nombre beaucoup plus faible de sollicitations extérieures qu'un individu donné est appelé à rencontrer durant toute sa vie.
    Le système immunitaire est constitué d'éléments qui interagissent par paires (dualisme) : synergie ou antagonie des interactions T/B ou T/T , capacité des molécules d'anticorps de reconnaître mais aussi d'être reconnues.
    Les phénomènes de suppression sont omniprésents au cours de l'évolution d'une réponse immunitaire